mardi 27 février 2018

NON MI AVETE FATTO NIENTE


CLAUDIO BAGLIONI




TWO DOTS

Au milieu des innombrables jeux de casse-tête disponibles en téléchargement sur mobile, Two Dots (« deux points » en français) nous a tapés dans l'oeil. Ce petit bijou a beau avoir débarqué il y a près de quatre ans, il n'a rien de daté. Au contraire.

Son principe est simple et, sur le papier, ressemble à un ersatz de Candy Crush. Il s'agit d'aligner des points de même couleur, au minimum deux, dans un tableau afin de les faire disparaître. Mais plutôt que nous agresser les rétines dans un feu d'artifice d'effets graphiques, Two Dots installe une ambiance chic et feutrée. Un choix qui fait mouche, avec ses points en couleurs pastel.

Addictif

Jeu « freemium », c'est-à-dire gratuit mais proposant à l'achat des options et des gadgets permettant de faciliter l'aventure, Two Dots sait aussi être sobre dans ses sollicitations. Un autre très bon point. Passé les premiers niveaux très, voire trop, faciles à résoudre, la difficulté va rapidement crescendo, jusqu'à obliger à se creuser les neurones et faire preuve d'une bonne stratégie afin d'anticiper les mouvements de points pour réussir les puzzles qui s'enchaînent. De quoi y passer des heures... comme tout bon casse-tête qui se respecte.
2014

samedi 10 février 2018

NIKKA




Ce flacon est le best-seller nippon en France.

Quinze ans après son arrivée en France, le petit flacon de Nikka From The Barrel s’y est imposé comme le best-seller nippon. Pourtant, de lui on ne connaît presque rien. Saviez-vous que…

1. C’est un whisky terriblement low tech

40% de malt et 60% de whisky de grain, élaborés dans deux distilleries seulement: voilà pour la recette de base du Nikka From The Barrel, qui n’a pas évolué depuis sa naissance au Japon en 1985. Le malt provient pour l’essentiel de Miyagikyo, qui produit des whiskies doux et fruités, et pour partie de Yoichi, dont les alambics chauffés à feu direct alimenté au charbon – parmi les derniers au monde à fonctionner selon cette «technologie» rustique – crachent des distillats puissants, tourbés et salins. Le whisky de grain (du maïs), commercialisé chez les bons cavistes sous le nom de Coffey Grain, sort quant à lui des alambics à colonne de type Coffey (du nom du petit malin qui les a brevetés au XIXe siècle) de Miyagikyo.
Il s’agit là encore d’un processus low tech qui, en vertu de la loi de l’enquiquinement maximum (ces alambics sont capricieux, compliqués à manœuvrer et exigent un nettoyage complet entre chaque distillation) produit miraculeusement des eaux-de-vie plus subtiles dans leurs arômes que les colonnes actuelles. C’est donc dans les vieux tuyaux qu’on cuisine le meilleur du whisky moderne.

2. Il y a plus de 100 whiskies dans la bouteille

Ces deux distilleries vont produire des dizaines de distillats en agissant sur différents paramètres: niveaux de tourbe, levures, durées de fermentation, distillations… Qui eux-mêmes donneront des dizaines de «batchs» (cuvées) en fonction de la durée de vieillissement (en moyenne 10 à 12 ans) et des types de fûts utilisés (essentiellement d’ex-fûts de bourbon, mais aussi d’anciens butts de xérès, du chêne neuf américain et des fûts régénérés). En tout, c’est donc plus d’une centaine de whiskies qui, en autant de notes, compose la symphonie Nikka From The Barrel.

3. S’il dépote en bouche, c’est pour une bonne raison

«NFTB» envoie la potion à fond les ballons, à 51,4% très exactement, soit une puissance très inhabituelle pour un blend. Ce taux d’alcool un peu pointilleux correspond en fait à un chiffre rond rapporté en ancienne mesure britannique: 90° British Proof. (Low tech, on disait…) C’est à cette force qu’il fond au mieux phénols et esters, et délivre pleinement sa richesse et ses arômes, ont estimé les blenders de Nikka.

4. Non, ce n’est pas un brut de fût

Pour autant, ce n’est pas un brut de fût, comme on le lit parfois. D’abord parce qu’un blend (un assemblage, donc) brut de fût serait une vue de l’esprit. Ensuite parce qu’on voit mal comment il pourrait «sortir» du fût, année après année, exactement au même degré, à la virgule près. Son nom, «From The Barrel» (tiré du fût, pourrait-on traduire) est presque trompeur. Presque. Car en réalité, après assemblage le whisky repasse en fûts pour une étape de «mariage», afin que les dizaines d’eaux-de-vie s’épousent et se stabilisent, pendant trois à six mois. Un Pacs en CDD qui suffit à atteindre l’équilibre parfait.

5. Ce best-seller est inconnu aux USA

80% de la production de Nikka From The Barrel est exportée, en premier lieu vers la France qui en raffole (90.000 bouteilles vendues en 2013) et où il dispute la place de best-seller japonais au Nikka Taketsuru 12 ans. Mais il est tombé en désuétude au Japon. Et reste introuvable aux Etats-Unis, où son format de 50 cl lui interdit toute carrière.